Le chantier de requalification de la RD2020 entre le rond-point Candolle et le pont Joffre est quasiment achevé. De même que celui de l’ouverture d’un parvis devant les serres du jardin des plantes. D’ailleurs une inauguration officielle avait lieu ce vendredi 13 septembre1, au moment même où notre collectif avait décidé de son côté d’inaugurer la nouvelle piste cyclable. Sans discours mais à vélo. Et puis avec un ruban à couper, quand même !
Du sud au nord
Depuis le rond-point Candolle jusqu’au pont Joffre, la piste cyclable se présente sous la forme d’un ruban de bitume2… intermittent. Des images valant mieux qu’un long discours, voici le trajet inaugural en vidéo :
Mais comment dans un chantier lancé en 2018 peut-on encore considérer le cheminement cyclable comme la variable d’ajustement ? Est-ce bien digne de l’aménagement d’un « boulevard urbain » comme le présente la mairie ?
Du nord au sud
La réponse est principalement à chercher du côté des arrêts de bus qui ont été aménagés « en encoche ». Comme ici dans le sens nord sud à côté du Lab’O :
On voit bien ici la logique à l’œuvre : ne surtout pas « gêner » les automobilistes dans leur progression, aussi bouchonnante soit-elle. Que les bus libèrent la voie ! Et si il ne reste plus assez d’espace pour tracer la piste cyclable, et bien tant pis, qu’elle disparaisse.
Et encore, si cette piste évanescente permettait d’aller quelque part. Impossible dans le sens sud nord de rejoindre la levée et le pont de l’Europe sauf à faire un détour par l’avenue de Trévise. Dans le sens nord sud impossible actuellement de poursuivre au-delà de la trémie Candolle. La piste se termine là aussi en cul-de-sac. Des travaux ont été programmés pour réaliser ce chaînon manquant jusqu’à l’avenue de Saint-Mesmin3. Garanti sans interruption ?
Une surprise
Le 14 septembre le ministère des transports a dévoilé les lauréats de l’appel à projet « Fonds mobilités actives – Continuités cyclables ». Et là (bonne) surprise, Orléans Métropole fait partie des collectivités retenues avec un projet de « sécurisation du carrefour giratoire Candolle ». L’occasion de faire un aménagement qualitatif en y associant les usagers ? Quand on constate que la longue avenue de Saint-Mesmin a été refaite à l’identique cet été sans aucun aménagement cyclable à l’ouest de ce rond-point, on peut s’interroger sur la façon dont sont réellement pris en compte et anticipés les besoins de celles et ceux qui se déplacent à vélo.
Notes
- « Le nouveau parvis du jardin des Plantes à Orléans a été inauguré », La République du Centre, 13 septembre 2019.
- On notera que le « code couleur » est inversé par rapport à ce qui a été fait ailleurs dans la ville, par exemple devant la cité Coligny boulevard de Châteaudun où la piste est claire et le trottoir foncé.
- « Un « loupé » dans l’annonce de travaux… et la Ville d’Orléans repousse un chantier dans le quartier Saint-Marceau ! », La République du Centre, 10 septembre 2019.
C’est démoralisant…tant qu’il n’y aura pas de participation des usagers cyclistes (loisir ou vélotaf) aux réunions techniques avec les prestataires sur les tracés et dispositifs à mettre en oeuvre; hé bien ça n’avancera pas…avec un maire d’Orléans qui prépare activement les Municipales, un vice-président du Plan Vélo, maire de La Chapelle st mesmin (je ne cite personne) qui ne jure que par l’automobile : normal, c’est la large majorité des électeurs…
Me concernant, les seuls pistes cyclables valables sont dans les bois ; pas de voitures, pas de goudrons, pas de danger.
Je suis démoralisé, ne nous faudrait-il pas quelques morts ? histoire de faire bouger l’opinion ? qui veut se sacrifier ?
Benoit ; « c’est déjà fait » ; hélas, qui rendra sa vie à mon frère Hervé, écrasé, tué, assassiné par un camionneur avec son camion alors qu’il roulait à vélo, rue De Gaulle à Olivet. Il avait 25 ans, fiancé depuis peu, enfin titulaire d’un emploi fixe en CDI ; fauché, il décéda après une horrible agonie, le crâne enfoncé… Aucune poursuite ne s’en suivit sur la seule et « si classique » justification du chauffard : « le vélo a fait un écart… ».
Nous, cyclistes, pauvres hères, « prolos de la route », que sommes-nous, rien, « macach », des obstacles mobiles ralentissant la NOBLE progression des véhicules à moteur, dans les rues et sur les routes. La messe est-elle dite ? NON JAMAIS !
Je compatis pour votre expérience personnelle douloureuse. Il m’arrive souvent de serrer les fesses avec des véhicules qui me dépassent de trop près. Le dernier en date avec un automobiliste néerlandais, normalement habitué à circuler avec des vélos dans son pays, qui n’était pas loin de me renverser en me dépassant. Lorsque je l’ai interpellé côté conducteur, il n’a rien trouvé de mieux que de rétorquer : « What’s the problem? ». No comment…
L’essentiel est dit, vous êtes d’une grande lucidité…
Peut-être faut-il proposer à ces chers élus un petit « Vis ma vie » de cycliste à Orléans puis à Strasbourg?
Pour enfoncer le clou, quand on voit le pognon brassé autour de l’automobile (taxes carburants, assurances, industries liées à l’automobile etc.) et le nombre d’emplois pourvus dans les filières, il ne s’agirait pas de se tirer une balle dans le pied, on peut le comprendre.
Se dire au fond de soi-même que toutes les initiatives personnelles visant à promouvoir les déplacements à vélo sont honorables et sensées, que le vélo contribue à votre bien-être et votre santé, encore faut-il qu’il soit pratiqué en toute sécurité.
Sinon, euh…pas de manif pour le Climat, ce jour, à Orléans, si j’en crois la cartographie consultable depuis le site de Greenpeace. Il ne s’agissait pas d’entacher le Festival de Loire, non?
J’avais eu le plaisir de visiter (à vélo) le chantier en cours et j’y suis retourné plus récemment, constatant que les décideurs se sont très probablement assis sur des dispositions réglementaires en créant ces arrêts de bus « en encoche » (ce qui doit agacer plus d’un conducteur de TAO !).
La loi dit que désormais les arrêts de bus sont sur chaussée ! Alors » la loi est violée » ?