En juillet 2019, les élus d’Orléans Métropole adoptent à l’unanimité un plan vélo sur 10 ans à hauteur de 53 millions d’euros à compter de l’année 2021. Cet ambitieux plan prévoit la création de 119 kilomètres d’infrastructures cyclables sur le territoire métropolitain, la résorption de points noirs et l’amélioration de l’existant. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Le 17 novembre 2022, Orléans Métropole a présenté son rapport d’activité et développement durable pour l’année 2021. On y apprend que, cette année-là, seuls 4 kilomètres ont été créés dont 3 sont issus de la pérennisation des aménagements cyclables provisoires mis en place à la sortie du confinement. Un seul kilomètre de piste en site propre a été construit. On est loin des ambitions initiales du plan vélo de 2019. Pourquoi ?
Ce plan est régulièrement détricoté par les maires au titre de leur pouvoir de police de circulation pour notamment favoriser le stationnement et la circulation automobile. La RD2157 à Ingré et la rue Lamartine à Fleury-les-Aubrais sont des exemples flagrants d’aménagements cyclables victimes de ces arbitrages politiques. Au-delà du besoin de recruter du personnel qualifié pour mener à bien les projets vélos mentionné par le vice-président métropolitain en charge de la politique cyclable, il y a surtout une absence de volonté des maires des communes de la métropole de redistribuer l’espace public en faveur des mobilités actives que sont la marche et le vélo. On ne compte plus les rues où les trottoirs récemment rénovés ne respectent pas les normes d’accessibilité. On ne compte plus les rues où les aménagements vélo se résument à de la peinture au sol, bien souvent sur les trottoirs, renvoyant piétons contre cyclistes.
Cette absence de volonté de la part des maires se retrouve aussi dans la programmation et dans l’exécution budgétaire. En 2021, Orléans Métropole aurait dû dépenser 5 millions d’euros pour les itinéraires cyclables : 2,8 millions d’euros au titre des travaux de requalification de voirie et d’aménagements de zones d’activités et 2,2 millions d’euros au titre des infrastructures uniquement dédiées au vélo. Où est parti l’argent ?
Faute d’ambition métropolitaine, Orléans Métropole n’a dépensé que 750 000 euros sur les 2,2 millions d’euros initialement prévus. Doit-on rappeler aux élus que grâce au baromètre de la FUB, ils disposent de toutes les informations nécessaires pour traiter les points noirs ? Doit-on rappeler aux élus que les citoyens et les associations attendent toujours une véritable co-construction dans le choix et la réalisation des aménagements ? Ce n’est pas le manque de moyens financiers ou humains qui bloque le développement du vélo, c’est une absence totale de volonté politique.
Pour atteindre 2,8 millions d’euros de budget vélo au titre des travaux de requalification de voirie, Orléans Métropole fait le choix grossier de flécher 20% du coût total de ces travaux sur la ligne politique cyclable. Pour comprendre l’absurdité de cette approche comptable, prenons l’exemple des pictogrammes vélos des rues Porte-Dunoise et Landreloup qui ont donc été valorisés à hauteur de 320 000 euros. En revanche, quand un projet permet de résoudre un point noir, l’intégralité du coût du projet est imputée à la ligne politique cyclable. Ainsi, le coût des travaux de sécurisation du rond-point Candolle sera imputé à 100% sur le budget vélo alors que des voitures continueront de l’emprunter… Orléans Métropole gonfle artificiellement les dépenses sur la ligne budgétaire dédiée aux infrastructures cyclables afin de créer un écran de fumée autour de son choix anachronique de maximiser l’espace accessible à l’automobile.
Au-delà des discours politiques et des budgets alloués, il y a des enfants, des femmes et des hommes qui se déplacent tous les jours à vélo sur des itinéraires inadaptés ou dangereux, et qui constatent que rien n’avance. Ces personnes sont les mieux placées pour évaluer la qualité du réseau cyclable et leur jugement est sans appel : dans le dernier baromètre de la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) en 2021, Orléans Métropole est la seule agglomération qui a vu sa note stagner, loin derrière les villes qui prennent au sérieux le développement de l’usage du vélo.
2021 a aussi été marqué par des accidents tragiques pour les piétons et pour les cyclistes. C’est pourquoi le collectif Vélorution Orléans et l’association Droit Accessibilité Mobilité Métropole Orléans réaffirment l’urgence d’apaiser drastiquement la circulation des véhicules motorisés dans les rues de la métropole et de réaliser des infrastructures cyclables qualitatives qui permettent aux cyclistes de tous âges de se déplacer en sécurité.
Tout à fait d’accord avec le contenu de l’article.
L’attitude et le positionnement des élus sont consternants.
Ca fait des années qu’il ne se passe rien et pourtant l’info est là … il faut agir.
Vraiment les élus n’ont pas honte.
Pratiquant régulièrement le vélo dans l’agglo d’Orleans je me faisais récemment la réflexion “y a t il un M. ( ou Mme ! ) Vélo qui traite le problème au quotidien dans notre agglomération ?
Car il y a un manque criant d’entretien des pistes existantes ( les balisages au sol sont souvent effacés ) les panneaux indicatifs de partage des voies avec les piétons sont rares , d’où coexistante parfois tendue ) , certains points noirs sur des axes fréquentés sont ignorés…depuis des années…!
Il faut avoir de la ténacité pour pédaler dans notre ville !
Des points positifs tout de même
1 il y a ENFIN une piste cyclable sur le pont George V.
Merci le Covid !
2 les vélos ont accès à la plupart des rues du centre-ville dans les deux sens.
3 on dispose de nombreux arceaux de stationnement dans beaucoup de quartiers.
Nous avons la chance d’avoir le vélo route Loire à vélo qui a permis la réalisation d’une belle piste le long du fleuve mais pour le reste , je ne sens pas de réelle
prise de conscience municipale sur l’intérêt du développement de la circulation des 2 roues .
Une frilosité bien coupable au regard des enjeux climatiques et de la sécurité des citoyens.
Merci pour votre commentaire.
Vous remarquerez que la piste de notre vieux pont royal, qui au-delà de son aspect pratique a aussi un aspect symbolique énorme, n’a même pas eu droit à une inauguration. C’est significatif !
Tout a fait d’accord,avec l’article et les commentaires…Je ne sais si dans le budget pistes cyclables ont a intégré ou en en a profité pour refaire les trottoirs et les accès aux garages et entrée des maisons longeant la RD2157 à Ingré..Au final ce ne sont que des portions mises bout a bout de goudron bleu ou rouge séparées par des bordures béton en inclusion.ou l’ on a imprimé des pictogrammes ..Ce n’est pas une piste cyclable ..mais en plus pour y rouler ce n’est pas pratique du tout, ça fait des sauts a chaque passage…
Bonjour,
Et pour compléter ce que vous dites, si on roule sur la route, on se fait klaxonner ou parfois frôler volontairement. Les pistes cyclables sur les trottoirs sont une hérésie qui ne sert qu’à ne pas ralentir la circulation des voitures.
Habitant Olivet et me déplaçant régulièrement à vélo dans la Métropole, je suis concerné par la circulation cyclable, où il y a beaucoup à redire. J’ai réalisé une plaquette signalant un certain nombre de points noirs et de suggestions concernant ce sujet, que j’ai remis à M Schlesinger, maire d’Olivet avec un 2ème exemplaire pour le vice-président mobilités de la Métropole. Cela fait bientôt 6 mois, et aucune réponse concrète ! Je vous adresserais volontiers ce doucement, dites-moi à quelle adresse mail.
Vous pouvez l’envoyer à contact (chez) velorutionorleans.org. Merci.
Je suis allé sur le site Vélorution, et j’ai sélectionné « Nous contacter », mais je ne trouve aucune plage pour inscrire mon message ni joindre un document PDF !
Essayez à dammo.asso [chez] gmail.com
On fera le relais.