Depuis leurs créations, l’association DAMMO et le collectif Vélorution Orléans n’ont cessé d’interpeller les élus sur la dangerosité, pour les piétons et les cyclistes, de se déplacer à Orléans Métropole. Ces cris d’alarme, toujours ignorés, souvent moqués par les élus, se traduisent dans notre quotidien par des accidents mortels récurrents comme nous en avons connu ces dernières semaines.
En 2000, Orléans pointe à la sixième place du classement des villes cyclables. 20 ans plus tard, en 2021, Orléans ne figure plus parmi les dix premières grandes villes cyclables de France et voit sa note stagner au baromètre des villes cyclables (Source : FUB). Pendant ce temps, les autres grandes villes de France progressent dans ce domaine.
Malheureusement, l’absence de politique cyclable ne se traduit pas uniquement par une dégringolade dans un classement : elle se répercute dans la vie de tous les jours des habitants, avec pour conséquence immédiate une hausse fulgurante des accidents mortels. Sur la période 2014-2018, nous avons déploré 1,5 accident mortel de cycliste/an/millions d’habitants sur le territoire métropolitain (Données ONISR). Entre 2018-2022, nous atteignons 4,25 accidents mortels de cycliste/an/millions d’habitants.
Orléans Métropole est la deuxième métropole de France où l’on meurt le plus à vélo sur la période 2018-2022… Et un des rares territoires en France où la hausse de la mortalité augmente plus vite que la hausse de la pratique du vélo.
Il n’y a pas que sur un vélo que l’on peut mourir à Orléans Métropole, les piétons eux aussi souffrent de l’absence d’une politique volontaire en matière de sécurité routière et d’aménagements. Entre 2018 et 2022, 8 piétons sont morts dans des accidents de la route sur la métropole (Données ONISR). Sur la commune d’Orléans, en 2022, 30 piétons ont été victimes d’un accident, 11 étaient des mineurs.
Ces accidents sont-ils une fatalité ? Non.
Nous rappelons que jusqu’en 2021 – année des premiers recours contentieux au tribunal administratif de DAMMO – les normes minimales d’accessibilité garantissant des cheminements adaptés pour les piétons n’étaient pas respectées à Orléans Métropole. Pourtant cette législation date de 2007.
Nous rappelons qu’en 2026, soit 7 ans après le vote du plan vélo métropolitain, aucune ligne cyclable complète ne sera sortie de terre. Pourtant des millions d’euros ont été dépensés au titre de ce plan vélo.
Nous rappelons que Orléans Métropole refuse de rédiger un guide des aménagements cyclables, qui permettrait d’avoir une cohérence globale et une meilleure lisibilité des infrastructures cyclables sur le territoire métropolitain.
Nous rappelons que les documents réglementaires obligatoires depuis 2005 définissant la stratégie de mise en accessibilité de la voirie n’ont toujours pas été adoptés à Orléans. C’est uniquement sous la contrainte d’un recours contentieux initié par un citoyen orléanais que les instances métropolitaines ont lancé, en 2024, les premiers travaux de rédaction de ces documents.
Nous rappelons qu’aucune rue scolaire (dispositif réduisant drastiquement la circulation automobile aux abords des écoles le matin et le soir uniquement afin de sécuriser les écoliers) supplémentaire n’a été mise en place alors qu’il s’agit d’une action identifiée (action n° 170) lors des assises de la transition écologique de la métropole.
Nous rappelons que la mairie d’Orléans supprime des passages piétons afin de conserver des places de stationnement au détriment du cheminement et de la sécurité des piétons.
Nous rappelons que la mairie d’Orléans est contre l’extension du 30 km/h en ville (action n° 147 des assises de la transition écologique) car “cela ne serait pas acceptable socialement” (sic). La réduction de la vitesse est pourtant la première mesure qui permet de sauver des vies en cas de collision.
Nous rappelons que la refonte du plan de circulation (action n° 31 des assises de la transition écologique), préalable indispensable à l’apaisement des quartiers, n’a toujours pas commencé alors que de nombreux riverains se plaignent d’une vitesse et d’un trafic excessif dans les rues de leur quartier.
En résumé, nous faisons le constat que Orléans Métropole n’agit pour les mobilités actives qu’en dernier recours, lorsque la pression citoyenne ou juridique devient trop forte. Les premières victimes de cette inertie sont les citoyens, dont les déplacements à pied ou à vélo deviennent toujours plus dangereux, tandis que la congestion du trafic automobile s’accroît.
L’ensemble des citoyens qu’ils soient piétons, cyclistes, automobilistes ou motards sont concernés par la sécurité routière. À ce jour, il n’existe toujours pas de politique d’aménagement de l’espace public qui prenne en compte l’évolution de la mobilité urbaine de ces 20 dernières années, la diversité des catégories d’usagers, et qui au final sauve des vies.
Les piétons et cyclistes ont le droit de se déplacer en sécurité à Orléans Métropole.
Pour éviter de nouveaux drames, les élus d’Orléans Métropole ont le devoir d’agir pour apaiser la circulation.