« Notre vie, à partir du 11 mai, ce ne sera pas exactement la vie d’avant le confinement » a souligné Edouard Philippe lors d’une conférence de presse. Le principe de distanciation physique va continuer à s’appliquer et il va falloir apprendre à vivre avec le virus pour que la vie reparte. Orléans, qui depuis trop longtemps et malgré nos avertissements, a continué à organiser l’espace public en donnant la priorité à l’automobile va devoir changer de paradigme.
Dans un contexte où 2 trajets sur 3 effectués dans la métropole font moins de 3 kilomètres, un rééquilibrage de l’espace public au profit des modes actifs permettra aux habitants de la métropole orléanaise de se déplacer rapidement, aux commerces d’accueillir leurs clients, à la vie de repartir. Contrairement à la voiture individuelle qui mobilise énormément d’espace pour un faible débit de voyageurs, la marche à pied et le vélo sont des modes de déplacement économes et flexibles parfaitement adaptés à la crise sanitaire que nous vivons.
Au-delà du meilleur rendement qu’offre le vélo – temps de trajet, débit1 – le déplacement cycliste utilitaire amène des externalités positives inégalées : augmentation du pouvoir d’achat, amélioration de la condition physique, réduction de la pollution atmosphérique, baisse significative des nuisances sonores. Le tout pour un coût très faible du point de vue de la collectivité.
Par ailleurs, nous avons toujours défendu l’idée que les piétons et les cyclistes sont les premiers clients des commerces de centre ville. C’est avec cette idée en tête que nous proposons la mise en oeuvre d’axes cyclables tactiques dans la métropole. Ils permettront de relier en toute sécurité les zones d’activités comme le Pôle 45 et les aires commerçantes.
La mise à disposition d’une voie du pont George V à Orléans au profit des mobilités actives ne doit être qu’une étape dans la création d’un véritable axe nord-sud qui partirait de la rue du Faubourg Bannier à Saran jusqu’au quartier Saint Marceau à Orléans. De même qu’il faut rapidement rouvrir les quais qui font partie des rares infrastructures cyclables séparées de la circulation motorisée. À une plus large échelle, les personnes travaillant dans les zones d’activités situées en périphérie de la métropole doivent pouvoir se rendre sur leur lieu de travail en toute sécurité. Enfin, le nombre d’arceaux de stationnement doit être augmenté à proximité des commerces du quotidien et ailleurs que sur les trottoirs pour laisser un maximum d’espace aux piétons.
Aujourd’hui 16 villes et collectivités en France ont déjà commencé à faire dans l’urbanisme tactique pour permettre à leurs concitoyens de se déplacer mieux et plus rapidement. Nous appelons la métropole d’Orléans à suivre la même voie et nous nous tenons à sa disposition pour partager notre expertise d’usage.
Notes
- Sur une voie donnée, à largeur identique, le débit de vélos est « quatre à cinq fois » plus important que celui de la voiture rappelle Dominique Riou, chargé d’études au département Mobilité Transport de l’Institut Paris Région (« Le vélo sera au cœur de la mobilité post-confinement », 22 avril 2020).
Bonjour,
Je pense aussi que c’est une très bonne idée, que la « reprise » progressive après le 11 mai se fasse pour les voitures et que jusqu’à septembre la Métropole diminue le nombre de voies de circulations automobiles et les réserve aux vélos, comme vous le présentez. En particulier, faire du pont Georges V un pont piétons, vélo et tram, comme le pont St Jean de Bordeaux. On pourra ainsi voir comment les métropolitains d’Orléans sont prêts ou non à pratiquer les déplacements « softs ».
Il faudrait peut être lancer une pétition, pour faire bouger les élus…
Quelle est la position de velorution Orléans sur l’obligation de porter un masque pour les cyclistes ? Cette mesure me semble plutôt contre-productive pour l’incitation à la pratique du vélo et plutôt injuste car ne ciblant que les déplacements non polluants et non pas les scooters ou les automobilistes qui auraient la fenêtre ouverte.
Il semble que la mairie de Paris n’exige plus le masque pour les cyclistes.
Que la mairie d’Orléans considère les cyclistes au même titre que les autres usagers de la route et non pas comme des promeneurs serait aussi un geste fort pour le développement des déplacements à vélo.
Cordialement
Nicolas Milhaud